la Doma Vaquera

La Doma vaquera est l’équitation de travail des “vaqueros”, les gardiens de taureaux de combat de la péninsule ibérique. En Espagne, c’est une discipline fédérale à part entière, au même titre que le dressage, l’obstacle ou le complet. Elle est organisée en concours régionaux, nationaux, et chaque année un championnat d’Espagne voit se mesurer les meilleurs cavaliers.

Naturellement, c’est en Andalousie que sa pratique est la plus répandue, mais elle compte des adeptes dans toute l’Espagne, de Madrid à la Catalogne.

Séduits par cette manière de monter, un certain nombre de français se sont passionnés pour cette équitation. Depuis 1988, une Association les regroupe, organisant concours, manifestations et le championnat de France qui se tient depuis plusieurs années dans le cadre du Salon du Cheval de Montpellier début novembre.

Initiée par une poignée de passionnés, la Doma Vaquera intéresse de plus en plus de cavaliers : l’Association française compte des membres dans toute la France

LES ATOUTS DE LA DISCIPLINE :

La Doma Vaquera se pratique avec absolument toute race de chevaux y compris les chevaux d’origine inconnue et les chevaux « croisés » ; en revanche le cheval de Doma vaquera doit impérativement posséder certains atouts : la souplesse, l’agilité, la force, la soumission.

Les compétitions sont ouvertes à tous les cavaliers (détenteurs d’une licence fédérale), néanmoins à partir de la reprise intermédiaire 2 le niveau galop 7 semble un minimum.

Cheval et taureau, deux animaux inséparables

En Andalousie, le cheval est l’auxiliaire indispensable de l’homme dans ses rapports quotidiens avec les taureaux. C’est avec lui que l’on déplace les troupeaux, avec lui que l’on trie les lots de corridas, ou les bêtes que l’on veut isoler pour les soigner. C’est encore avec lui que l’on éprouve les qualités combatives des vaches ou des jeunes veaux, par les "acoso y derribo" : deux cavaliers poursuivent la bête, la font tomber à l’aide d’une sorte de lance (la "garrocha"), le but étant de tester les réactions de l’animal après cette provocation douloureuse.

Le vaquero et sa monture sont donc indissolublement liés au taureau et son élevage.

Naturellement, comme c’est également le cas en Camargue, mais aussi aux Etats Unis, en dehors du travail réel avec le bétail, les hommes ont eu rapidement envie de se donner les occasions de montrer à tous la beauté et les performances de leurs chevaux et de rivaliser entre eux, pendant des fêtes ou des compétitions.

La monte à la vaquera : des disciplines fédérales en Espagne.

Petit à petit, l’équitation des "vaqueros", s’est précisée, s’est organisée en disciplines équestres à part entière : des concours au jugement extrêmement rigoureux ont permis aux meilleurs cavaliers et aux meilleurs dresseurs de faire état de leur art ou de leur technique. La monte vaquera s’est structurée en deux disciplines très proches dans la finalité, mais différentes sur le plan de leur règlement : d’une part "l’acoso y derribo", qui reste très liée au travail du bétail, et qui se pratique dans les élevages. Un jury doit apprécier la rapidité et la précision avec laquelle un taureau de combat, puis une vache domestique, doivent être extraits d’un troupeau, poursuivis, puis tombés plusieurs fois, dans un rectangle de dimension déterminée. L’harmonie et la beauté de l’action des deux cavaliers sont prises en compte dans la notation.

La Doma Vaquera, quant à elle, se situe en amont du travail du bétail : elle consiste en reprises que chaque concurrent déroule devant un jury, et qui mettent en valeur le dressage et la soumission du cheval dans des figures qui seront ensuite celles utilisées dans le travail des taureaux.

La Doma vaquera est actuellement reconnue par les Fédérations équestres italienne et espagnole au même titre que des disciplines telles que l’obstacle, le dressage ou le complet. . En France, depuis janvier 2004, une commission a été mise en place auprès de la F.F.E.

Chaque année, sous l’égide de l’Association Française de Doma Vaquera (A.F.D.V), créée en 1988 pour promouvoir cette discipline dans notre pays, des concours régionaux, nationaux et internationaux sont régulièrement organisés

Car, contrairement aux idées reçues, la Doma vaquera, est une pratique sportive à part entière.

Les concours consistent en reprises de plusieurs niveaux, déroulées sur une carrière de dimension réglementaire et jugées par un jury habilité et formé (des sessions de formation de juges régionaux et nationaux sont régulièrement organisées)

Les épreuves de compétition

Plusieurs reprises permettent aux cavaliers de trouver le moyen de s'exprimer : l’une est réservée aux jeunes chevaux de moins de 6 ans et tend à montrer les aptitudes du jeune animal, ses allures et sa conformation, au pas, au trot et au galop.

Il existe plusieurs types d’épreuves réservées aux adultes :

* Jeunes chevaux (chevaux de moins de 6ans)
* Reprise débutant
* Reprise Intermédiaire 1
* Reprise Intermédiaire 2
* Reprise Chevaux dressés
* Grand Prix Spécial (en musique)

et 4 types d’épreuves de différents niveaux réservées aux enfants.

La reprise destinée aux "chevaux dressés", est l'épreuve de base de la discipline. Elle exige la totalité des figures très complexes de la Doma Vaquera, aux seules allures du pas et du galop, qui sont les allures du travail. Le concurrent doit effectuer dans une durée de 8 minutes, dans l’ordre qu’il souhaite, une vingtaine d’exercices imposés très précis. Beaucoup sont empruntés au dressage classique : pas rassemblé, reculer avec départ au pas, pirouettes directes et pirouettes renversées au pas, appuyers au pas et au galop, changements de pied au galop... D’autres sont très spécifiques de cette équitation : accélérations et arrêts nets, demi-tours sur les hanches, reculers rapides, suivis de départs au galop, pirouettes et demi-tours sur les hanches au galop…

Le "Grand Prix Spécial" de Doma Vaquera, sorte de Kür en musique de la discipline, permet de mettre en évidence les aspects esthétiques et spectaculaires de cette équitation, souvent présentée en spectacle.

Les reprises sont constituées de différents exercices imposés très précis, listés sur un protocole, qui doivent être exécutés dans un temps déterminé. Beaucoup sont proches de ceux exigés en dressage classique (appuyers au pas et au galop, voltes, pirouettes directes et renversées au pas, changements de pied au galop…) D’autres exercices comportent des éléments spécifiques à cette équitation : accélérations et arrêts nets, demi-tour sur les hanches au pas et au galop, reculers rapides suivis de départ au galop….

Le harnachement, le costume du cavalier, le toilettage du cheval, doivent être conformes à la tradition, et comme dans les épreuves de « hunter » ou d’attelage, la présentation intervient dans la notation.

Quel que soit le niveau, les prestations sont souvent spectaculaires et très agréables à regarder, le costume traditionnel conférant au cavalier une élégance sobre accentuée par l’esthétique et le toilettage du cheval.

Ce folklore apparent ne doit pas faire oublier les difficultés et les exigences de grande rigueur d’une équitation que beaucoup considèrent comme plus difficile que le dressage « classique » ; il convient en effet de souligner que les exercices sont tous effectués avec l’aide d’une seule main (et ce quel que soit le niveau des reprises) et que pour les chevaux les enchaînements d’exercices calmes et très rapides sont extrêmement éprouvants et exigent une grande soumission.